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De l'indécision
Joseph Vogl
Diaphanes, 2016
À partir des réflexions proposées par Freud dans le Moïse de Michel-Ange, Joseph Vogl développe une théorie de l’indécision et présente dans le même temps un véritable système pour explorer cette notion dans toutes ses variantes et ses nuances : dans le glissement synonymique entre hésiter, tergiverser, osciller, rechigner, chanceler ou vaciller s’exprime un doute profond, une démarche inquiète, un recul. Pourtant, la perplexité implicite de cette hésitation n’implique pas tout simplement l’arrêt d’une action. Elle indique tout d’abord le seuil imperceptible entre action et non-action, un interstice régi par la pure contingence et la potentialité créatrice. En tant qu’acte de parole à la fois impuissant et résistant, l’indécision introduit une temporalité suspendue qui s’oppose au primat de l’acte posé par la culture occidentale.
Pour Joseph Vogl, un événement est toujours inscrit dans un ensemble stratifié formé par l’ensemble de ses variantes non réalisées. Sa recherche esthétique et historique attribue ainsi à l’indécision une place posée comme systématique : elle instaure une « méthode de complication » par laquelle le pouvoir discursif des événements historiques et politiques peut être interrogé et contenu. Considérée comme une attitude face au monde et un geste de mise en question radicale, la temporalité suspendue de l’indécision constitue enfin le champ opératoire du discours lui-même.
Dans ce petit essai brillant et érudit, Vogl retrace une « anti-histoire » de l’indécision qui apparaît surtout en littérature et prend corps à travers les siècles dans les personnages d’Oreste, de Wallenstein, de Joseph K., de Bartleby ou de l’homme sans qualités.
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Le spectre du capital
Joseph Vogl
Diaphanes, 2010
Dans un contexte de crise financière omniprésente et durablement installée, Joseph Vogl interroge le système capitaliste, ses arcanes, ses modes de fonctionnement, la manière dont il se perpétue. Censé reposer sur une confiance multilatérale, le système des marchés est en réalité traversé d’inquiétude et d’instabilité. Ce qu’on définit comme ses « excès », en particulier la spéculation sous ses formes les plus extrêmes, semble au contraire en faire partie intégrante. Inscrit dans un rapport au temps qui refuse toute réflexion à long terme et passe d’un présent à l’autre ; régi par des responsabilités diluées dans une « main invisible », un spectre agitant dans l’ombre les flux de capitaux ; le monde financier se voit entouré d’une aura mystérieuse, aussi incompréhensible qu’imprévisible. L’enjeu de ce livre est de saisir comment l’économie financière tente de comprendre un monde qu’elle a elle-même engendré.
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